LE CONSEILLER MARVIN ROTRAND ET DES ORGANISMES ASIATIQUES DEMANDENT AU CONSEIL MUNICIPAL DE DÉNONCER LE RACISME ANTI-ASIATIQUE
Montréal, 3 juin 2020 — Dans une démarche historique, plusieurs organismes asiatiques, l’Union des Étudiants de Concordia, l’Association étudiante de l’Université McGill, vont se joindre au CRARR et au Conseiller municipal Marvin Rotrand dans le dépôt d’une résolution pour dénoncer unanimement la montée du racisme anti-asiatique à Montréal en rapport avec la COVID-19.
La résolution, rédigée par le CRARR et déposée par le Conseiller Rotrand vendredi dernier, demande au Conseil municipal de « dénoncer vigoureusement et unanimement les actes de discrimination, de haine et de violence » visant les Montréalais asiatiques. Elle demande que toutes les mesures soient prises pour offrir une protection à ces Montréalais contre toute forme de harcèlement et de violence sur tout le territoire de Montréal. Le vote sur cette résolution aura lieu le 15 juin prochain.
Depuis le mois de février, le coronavirus a été stigmatisé comme le « virus chinois » ce qui a provoqué une augmentation significative des actes de harcèlement et d’agression et des insultes, aussi bien dans la rue que dans les commerces qu’en ligne, contre des Montréalais asiatiques, la plupart des personnes étant des femmes.
« Le coronavirus n’a pas seulement propagé la maladie et la mort, mais il a aussi attisé la violence et la haine envers les personnes asiatiques avec une fréquence et une gravité qui n’ont cessé de croître dans les trois derniers mois », déclare Fo Niemi, directeur général du CRARR. « Pourtant, plusieurs leaders gouvernementaux et ceux de la société civile demeurent indifférents à ce problème ».
Alors qu’ordinairement le CRARR reçoit dans une année 2 ou 3 plaintes pour des actes haineux contre des personnes d’origine asiatique, il a reçu 18 demandes d’aide dans les 3 derniers mois seulement. La police de Vancouver a comptabilisé 29 incidents de ce type au cours des 3 derniers mois. Le SPVM ne diffuse pas d’informations sur les crimes haineux. Selon les données fédérales, sur 1 798 crimes haineux rapportés au Canada en 2018, 56 concernaient des Asiatiques de l’Est.
« Dans notre étude sur le racisme anti-asiatique, nous avons reçu plus de 15 rapports d’incidents depuis le mois de mars. Ces incidents impliquent la violence physique et psychologique et ils affectent les personnes de tous âges dans des communautés qui sont traditionnellement très discrètes. C’est ce qui nous inquiète sérieusement », déclare Kyungseo Min, une Montréalaise d’origine coréenne et co-auteure du rapport avec l’étudiante en droit Lily Wang.
« Nous devons dénoncer ce racisme à Montréal et dans le reste du Québec et nous avons besoin de l’appui et des ressources du gouvernement », dit Laura Luu, administratrice de la page Facebook « Groupe d’Entraide contre le racisme envers les asiatiques au Québec » qui compte maintenant plus de 5 000 membres.
« Les membres de la communauté philippine ont peur du coronavirus du fait que nous sommes nombreux à travailler dans le secteur de la santé, mais nous avons aussi peur du racisme en raison de cette stupide association entre le virus et les Asiatiques », ajoute Ramon Vicente, Vice-président de l’Association Philippine de Montréal et sa banlieue.
« Devant la recrudescence des actes haineux contre les personnes d’origine ou d’apparence asiatique et l’inaction des autorités de Montréal et du SPVM, le CRARR m’a proposé un projet de résolution demandant à la Ville de Montréal de condamner le racisme anti-asiatique », a expliqué Marvin Rotrand. « J’ai aussitôt accepté car l’histoire a montré que le silence est la pire réponse, et est même un encouragement à la propagation de la haine raciale ».
La résolution est aussi appuyée par l’Union des étudiants de Concordia, qui compte 37 100 étudiants et qui a déjà appuyé le CRARR et par l’Association étudiante de l’Université McGill, qui annonce son appui au CRARR aujourd’hui.
« L’Association étudiante de l’Université McGill s’associe à cette cause parce que nous vivons un moment où le racisme systémique, dont celui contre les Noirs, prend des dimensions inquiétantes sans que les gouvernements en soient conscients ou soient même prêts à en admettre l’existence », selon son vice-président des affaires externes, Ayo Ogunremi, « Notre association s’engage à lutter, de manière proactive et déterminée, contre toute forme de racisme systémique au sein de la société », dit-il.
Pour la coordonnatrice des affaires académiques et de la défense des droits de l’Union des étudiants de Concordia, Sarah Mazhero. « La COVID-19 a créé de la peur, du stress et de l’incertitude pour nos étudiants, outre les abus et la discrimination. C’est pourquoi nous avons décidé d’appuyer cette résolution. La haine, le racisme et la violence n’ont aucune place dans une ville internationale, multi-ethnique et pluraliste comme Montréal ».
D’autres groupes qui appuient la résolution sont les Chinois progressistes du Québec et le Conseil de développement économique du Quartier chinois de Montréal.
Le CRARR encourage tous les Montréalais et toutes les Montréalaises à contacter la mairesse Valérie Plante et leurs conseillers municipaux pour les inciter à voter en faveur de cette résolution.
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Motion contre le racisme anti-asiatique 15.06.20.pdf | 82.11 KB |