Founded in 1983 - United for Diversity and Racial Equality

UN HOMME GAI LATINO-AMÉRICAIN ARRÊTÉ PAR LA POLICE APRÈS AVOIR DEMANDÉ DE L’AIDE



Montréal, 31 juillet 2013 --- Un homme gai d’origine latino-américaine dans la quarantaine, qui place lui-même un appel au 911 pour recevoir de l’aide, finit plutôt par être l’objet d’arrestation et d’accusation criminelle, sans même avoir commis les infractions reprochées, suite à un incident dans le quartier sud-ouest de Montréal.

En hiver dernier, l’homme, Pancho (nom fictif), qui s’exprime en français avec un fort accent, et son ami, ont stationné leur voiture près d’une station de métro se trouvant à quelques rues de leur domicile. Ils se rendent en métro à un bar situé dans le Village gai qu’ils fréquentent régulièrement pour prendre un verre; au bar, ils font la connaissance d’un Québécois, Jacques (nom fictif).

Les trois hommes quittent le bar en taxi pour continuer leur soirée au domicile de Pancho et y boivent quelques bières. Plus tard dans la soirée, Pancho accompagne Jacques à pied vers le métro pour aller prendre sa liseuse électronique qu’il a laissée dans sa voiture stationnée près du métro. Les deux hommes sont saouls.

Arrivé au métro, quand Pancho ouvre sa voiture avec un démarreur à distance, Jacques le devance , rentre et s’assoit dans la voiture. Jacques réclame de l’argent à Pancho, qui croit que c’est une blague, mais celui-ci refuse de sortir tant qu’il n’a pas l’argent. Pancho, qui est sur le trottoir, tente de sortir Jacques du véhicule en lui prenant le bras, mais celui-ci le menace de le frapper.

Craignant pour sa sécurité, Pancho appelle le 911. Deux policiers arrivent alors sur les lieux. Pendant que Jacques est encore assis dans le véhicule, Pancho fait signe aux policiers et crie pour attirer leur attention. Mais au lieu de lui venir en aide, un policier met Pancho à l’écart et commence à le questionner de façon intimidante et agressive. Avec son fort accent et son français, Pancho tente de lui expliquer que c’est lui qui a fait l’appel et que la personne dans la voiture l’a volée.

Après avoir écouté Jacques qui allègue que Pancho est en état d’ébriété et que celui-ci n’a pas respecté « l’entente à caractère sexuel », le policier demande à Pancho d’un ton moqueur, s’il a sucé le pénis de Jacques. Ils demandent ensuite à Pancho si la voiture lui appartient et si elle la conduit.

Plutôt que de l’écouter, l’un des policiers ordonne à Pancho de lui fournir un échantillon d’haleine, dont le résultat se révèle négatif. Pancho est immédiatement mis en état d’arrestation pour conduite avec les facultés affaiblies, alors qu’il n’a jamais été dans son véhicule. Un autre policier prend la déclaration de Jacques, mais ne prend pas celle de Pancho, qui est pourtant l’auteur de l’appel à l’aide.

La voiture de Pancho est remorquée et son permis de conduire, suspendu pour 90 jours. Deux accusations criminelles, relatives à la conduite avec faculté affaiblie, sont portées à l’égard de Pancho.

Considérant le traitement policier comme étant un refus de lui fournir une protection égale et le même bénéfice de la loi à cause de sa race et de son orientation sexuelle, Pancho mandate le CRARR de déposer une plainte pour lui auprès du Commissaire à la déontologie policière et de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Entre-temps, il doit se défendre à la cour criminelle.