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LES MINORITÉS RACISÉES ET RELIGIEUSES ÉCARTÉS DEMANDENT ÊTRE ENTENDUES AUX CONSULTATIONS PARLEMENTAIRES SUR LE PROJET DE LOI SUR LES DISCOURS HAINEUX



Montréal, 14 juillet 2015 — Les quatre partis politiques de l'Assemblée Nationale du Québec doivent reconsidérer l'inexplicable et injustifiable exclusion des minorités raciales, ethniques et religieuses ainsi que les Premières Nations des auditions publiques à venir sur le projet de loi 59.

Le projet de loi (PL) 59, Loi édictant la Loi concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence et apportant diverses modifications législatives pour renforcer la protection des personnes, a été présenté le 10 juin dernier par la ministre de la Justice, Me Stéphanie Vallée. Il vise à interdire le discours haineux et incitant la violence à l’endroit des groupes protégés par la Charte des droits et libertés de la personne, et à créer des moyens pour prévenir la violence basée sur l’honneur et l’intimidation dans les écoles.

Le calendrier des consultations parlementaires sur le PL 59, rendu public le 6 juillet dernier, révèle que plus de 40 individus et organismes ont été invités par les groupes parlementaires à participer aux auditions entre le 17 août et le 22 septembre prochain et que parmi ceux-ci, les minorités raciales, ethniques et religieuses ainsi que les Premières nations et la communauté anglophone y sont pratiquement exclus.

Lors d’une conférence de presse organisée à Montréal ce matin, le CRARR se joint à sept organismes représentant les communautés arabes, musulmanes, noires et sud-asiatiques, ainsi que celui des étudiants de l'Université Concordia, pour demander au gouvernement libéral et aux partis de l'opposition, le Parti Québécois, la Coalition Avenir Québec et Québec Solidaire, de mettre fin à cette exclusion et de prolonger la durée des auditions, afin d’inclure des voix plus représentatives de la diversité de la société québécoise.

« Il est fort déplorable que la liste des témoins qui seront entendus en commission parlementaire soit aussi marquée par l'exclusion et qu'elle ne reflète pas les valeurs fondamentales d'égalité, de diversité et d'inclusion que prêchent les politiciens québécois », selon le directeur général du CRARR, Fo Niemi. « Les députés Gilles Ouimet et Jean-François Lisée, respectivement président et vice-président de la Commission, doivent s’expliquer ».

Les débats sur la Charte des valeurs québécoises en 2013 avaient créé de sérieuses tensions sociales et de nombreux actes de racisme, d'antisémitisme et d'islamophobie en avaient découlé. De plus, les données publiées récemment sur les crimes haineux montrent que la moitié de ceux-ci rapportés en 2013 étaient motivés par une haine envers des personnes de race noire, asiatique, arabe ou autochtone, et qu'en outre, 28 % de ces incidents étaient motivés par la haine envers un groupe religieux.

« Nous demandons aux dirigeants des quatre partis d’assurer que la démocratie québécoise soit transparente, ouverte et favorable à la diversité », dit M. Niemi. « Arrêtons de traiter les minorités racisées et ethniques comme des citoyens de seconde zone. Mettre fin à l’exclusion, ça commence d’abord à l’Assemblée nationale ».

Les groupes qui se sont joints au CRARR sont la Table-ronde du Mois de l'Histoire des Noirs, le Conseil canadien des femmes musulmanes, le Forum musulman canadien, l'Union des étudiants de Concordia, l'Association des Arabes et Musulmans pour la Laïcité du Québec, Justice Femme, Montréal-Nord Républik et l'Alliance des communautés sud-asiatiques. D'autres organismes restent à confirmer après les vacances de juillet.

Pour en apprendre davantage sur le projet de loi 59 et sur les travaux parlementaires : http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/ci/mandats...