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FORCE POLICIÈRE EXCESSIVE : UN CRACHAT DEVANT UN BAR MÈNE À UNE ARRESTATION VIOLENTE D’UN JEUNE LATINO ET DE SA MÈRE



Montréal, 21 mars 2013 --- Un simple crachat par terre devant un bar a donné lieu à une arrestation policière ensanglantée d’un jeune homme d’origine latino-américaine et de sa mère en septembre 2012.

La nuit du 23 septembre 2012, vers une heure du matin, madame C.L.L. et son fils, C.S.L., vont à la soirée « latino » dans un bar populaire situé sur la rue Sainte-Catherine E., dans le Village gai, avec des amies. Accompagné de sa mère, le fils sort du bar pour fumer une cigarette. Alors qu’il achève sa cigarette, il crache par terre par simple réflexe. C’est alors qu’il est aperçu par deux policiers du SPVM en patrouille dans leur véhicule.

Les deux policiers sortent du véhicule et s’approchent du fils. Ils l’informent du fait qu’il recevra une amende pour avoir craché par terre. Le jeune tente de leur expliquer qu’il ne savait pas qu’une telle chose était interdite par la loi. Les policiers lui demandent alors une preuve d’identification que la victime ne peut leur fournir, ayant laissé son portefeuille dans sa voiture stationnée à quelques rues du bar. Le jeune donne alors son nom et demande à sa mère de confirmer les informations qu’il est en train de transmettre. Alors que celle-ci s’exécute, les policiers l’informent qu’elle recevra elle aussi une contravention.

Pendant que les policiers se parlent entre eux, le jeune homme les entend mentionner le nom d’un certain homme latino-américain semblable au sien, avec lequel ils seraient en train de le confondre. Les policiers tentent d’arrêter le fils perplexe et paniqué qui ne comprend pas la situation. Des renforts sont même appelés.

Les policiers arrêtent rapidement le fils et la mère avec une force physique nettement excessive. La mère et son fils reçoivent de nombreux coups au niveau du dos et de la tête, se font asperger de poivre de Cayenne puis menotter pour ensuite se voir lancer dans deux véhicules différents.

Ces abus physiques vont se poursuivre jusqu’au poste de police. En outre, elles sont exposées à de nombreuses insultes telles que « hostie d’imbécile inuit catholique » et « t’es un immigrant illégal au pays et tu devrais retourner dans ton pays ».

Au poste, la mère fait l’objet de fouilles abusives lorsque quelques policiers mâles tentent, malgré elle, de lui baisser le pantalon, pendant qu’en sanglotant, elle les suppliait de ne pas la violer. Malgré les blessures physiques importantes, personne au poste n’a pris la peine de se renseigner sur l’état de santé des deux personnes, même si le fils a clairement indiqué aux policiers que sa mère est diabétique.

À leur remise en liberté trois heures plus tard, on leur remet quatre billets de contravention : pour la mère, un billet de 146 $ pour avoir « émis un bruit à l’extérieur du cri » (quand elle a répondu aux policiers en confirmant le nom de son fils) et pour le fils, un billet de 146 $ pour l’émission du bruit à l’extérieur du cri; un billet de 85 $ pour avoir « répandu un liquide sur le sol » et un billet de 146 $ pour avoir « continué ou répété un acte interdit après avoir reçu l’ordre d’un agent de la paix de cesser l’acte ».

Ensuite, la mère et le fils se dirigent directement à l’hôpital pour soigner leurs blessures corporelles.

Les deux victimes ont déposé des plaintes auprès du Commissaire à la déontologie policière, qui a ordonné le mois dernier, une enquête sans passer par la conciliation, étant donné la gravité des actes reprochés aux policiers. Elles ont également mandaté le CRARR de déposer des plaintes pour discrimination et violation de leurs droits contre cinq policiers et leur employeur, la Ville de Montréal.