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UN HOMME NOIR INJUSTEMENT ARRÊTÉ PAR ERREUR D’UN CAISSIER BMO À LAVAL


Montréal, 15 juin 2012 --- Les hommes noirs sont-ils tous semblables ? Sont-ils tous soupçonnés d’un crime ? C’est ce qu’un client noir de la BMO (Banque de Montréal) a appris à ses dépens récemment lorsqu’il a été victime de profilage racial et de la pratique qui est connue sous le nom de « Any Negro will do », impliquant l'arrestation de personnes noires basée sur une vague description d’un suspect ayant la même race ou couleur de peau.

En avril 2012, L.S., un professionnel noir dans la trentaine, s’est fait soudainement arrêter par la police près d’une succursale de la BMO à Laval, où il venait de retirer de l’argent d’un guichet automatique. Le policier a sorti son pistolet, a ordonné à L.S. de rester immobile dans sa voiture et a appelé du renfort. Le policier agissait en s’appuyant sur des informations fournies par une employée de la BMO qui avait confondu L.S. pour un voleur soupçonné d’avoir commis une série de vols de banques à Laval. Malgré les différences physiques entre le suspect noir et lui-même (ce dernier étant plus costaud et ayant l’air plus âgé et un teint plus clair que le suspect), L.S. a été arrêté, menotté et détenu dans une voiture de police pour plus de 30 minutes et ce, simplement parce qu’ils sont tous deux de couleur de peau noire.

Ce scénario reflète une triste réalité vécue par un grand nombre de Noirs au Canada et aux États-Unis. À cause de la pratique policière généralement appelée « Any Negro will do » (« Peu importe quel Nègre »), les personnes noires sont souvent victimes de la conduite des agents de l'ordre, qui agissent sur la base de descriptions vagues et incomplètes d’individus suspects racialisés, dans lesquelles la race, prise comme un facteur clé, donne lieu à une discrimination raciale réelle. L’omission de fournir d’autres descriptions physiques pertinentes entraîne des répercussions négatives disproportionnées envers les hommes noirs et, entre autres, des détentions arbitraires, des arrestations injustifiées, des emprisonnements et des recours à une force excessive, voire fatale.

Bien que L.S. ait été libéré, il fut, à juste titre, bouleversé par l’incident. L’absence d’une excuse formelle de la part de la BMO et de son employée, ainsi que l’expérience d’avoir craint pour sa vie ont incité L.S. à agir. Il a donc mandaté le CRARR pour déposer une plainte pour discrimination raciale contre la BMO à la Commission canadienne des droits de la personne; cela devient ainsi une importante cause test concernant le racism inconscient et le profilage racial dans les services bancaires, et la façon dont la Commission abordera la question.

En 2009, le CRARR a produit une étude sur cette pratique dans le but d'attirer l'attention des autorités et des intervenants concernés face à une situation qui expose souvent des hommes noirs à des interventions policières dangereuses en raison d'une erreur sur la personne.