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DISCRIMINATION RACIALE DANS LES SOINS DE SANTÉ EN RÉSIDENCE COMMUNAUTAIRE : DES EMPLOYÉS RÉCLAMENT 6 M $ EN DOMMAGES


Montréal, le 4 août 2011 --- Une centaine de travailleuses et de travailleurs, dont 75 % sont des femmes immigrantes et racisées (noires, arabes et latino-américaines), réclament 6 millions en dommages au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et trouble envahissant du développement de Montréal (CRDITED de Montréal), pour discrimination raciale en emploi.

Ces employés, dont plusieurs cumulent plus de 20 ans d'expérience au sein du Centre de réadaptation Lisette Dupras (maintenant le CRDITED de Montréal), ont confié au CRARR le mandat de les représenter et de les assister dans deux plaintes déposées à  la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

La première plainte a été déposée en 2008 et la seconde, plus tôt cette semaine. Les deux plaintes font état des conditions salariales des plaignantes et de leur régime d'avantages sociaux qui sont nettement inférieurs aux conditions de travail des autres travailleurs et travailleuses du réseau de la santé et des services sociaux.

Ces salarié-es étaient rémunérés par une « agence de personnel » (les agences SAPH et SAD), qui avait pour unique client le CRDITED de Montréal, à  un taux horaire de 10 à  12 $ pour des emplois qui étaient rémunérés à  un taux horaire de 19 $ pour des gens directement employés par le centre de réadaptation. Le 22 juin dernier, la Commission des relations du travail (CRT) déclarait, sans équivoque, que le centre était le véritable employeur de ces salarié-es et qu'il devait les intégrer à  son personnel en tant que tel. Le CRDITED de Montréal refuse encore de se plier à  la décision de la CRT, pourtant sans appel, et fait perdurer les dommages encourus. Depuis le 31 mars 2011, les 130 employés ont été congédiés et un certain nombre d'entre eux ont été ré-embauchés.

« Ce cas illustre parfaitement la nouvelle forme d'exploitation économique à  laquelle sont aux prises les personnes immigrantes et racisées, notamment les femmes, dans le secteur de la santé : privatisation, délégation au secteur sans but lucratif et sous-traitance créent de nouvelles catégories de personnes sous-payées », dit M. Alain Croteau, l'un des premiers travailleurs qui a déposé la plainte en 2008 à  la CDPDJ.

D'ajouter Mme Micheline Alcindor, travailleuse licensiée représentée par le CRARR, « La majorité des femmes immigrantes qui travaillent chez le CRDITED savent qu'elles sont sous-payées et exploitées parce qu'elles sont femmes et immigrantes, et en leur nom, je peux dire haut et fort, « la discrimination, ça ne fait pas partie de notre job ! » en 2011 »

Selon le directeur général du CRARR, Fo Niemi, « ce cas est unique à  cause du fait que les employés québécois sont tout aussi affectés par la discrimination raciale à  cause de leur association en milieu de travail avec les femmes immigrantes et racisées, ce qui démontre que la discrimination touche tout le monde ».

Le CRARR entend demander à  la CDPDJ de mener une enquête approfondie sur cette réalité et qu'une poursuite soit intentée pour réparer le grave préjudice dont ces travailleuses et ces travailleurs ont été victimes pendant de nombreuses années. Il réclame des salaires et avantages rétroactifs pour les travailleuses et travailleurs ainsi que 20 000 $ en dommages moraux et punitifs pour chaque personne, ce qui pourra coûter plus de 6 millions de dollars au CRDITED et aux autres parties mises en cause.

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Feuillet d'information.pdf106.79 KB
CRLD-SAD 2011qccrt297.pdf45.73 KB