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NOUVEAUX CAS DE FORCE EXCESSIVE PAR DES AGENTS DE L'ORDRE CONTRE DES MONTRÉALAIS NOIRS


Montréal, le 20 mai 2011 --- Le CRARR reçoit davantage de plaintes de Montréalais de race noire, tant qu'anglophones que francophones, qui sont confrontés au profilage racial et à  la force excessive lorsqu'ils transigent avec des policiers et des inspecteurs du transport en commun.

Voici des cas récents :

- Une femme noire anglophone dans la cinquantaine qui a été interceptée dans l'autobus et physiquement traînée hors de l'autobus par quatre inspecteurs en plein jour lorsqu'elle demandait calmement pourquoi elle avait été interceptée étant donné qu'elle avait glissé sa carte OPUS sur le lecteur et payé son passage en montant dans l'autobus. Sans lui fournir d'explication, l'informer du motif de son arrestation ni lui lire ses droits, les inspecteurs lui ont donné une amende pour avoir « crié ».

- Un Noir dans la soixantaine a été intercepté dans le nord-est de Montréal alors qu'il conduisait sa Cadillac en plein jour. Il a été suivi par la police le long de plusieurs blocs avant d'être intercepté. Alors qu'il se trouvait à  côté de sa voiture et qu'il parlait à  la policière du motif de son interpellation, un policier s'est approché de lui, a violemment saisi son chandail et a proféré des remarques obscènes en lui disant de se « la fermer » ou qu'il se ferait arrêter. Après avoir procédé à  des vérifications d'identité, la policière a remarqué qu'il portait un uniforme de Postes Canada et l'a laissé partir.

- Un jeune Noir dans la trentaine est sorti d'une discothèque avec une amie et retournait à  la maison lorsqu'il a été intercepté par la police. Comme il avait oublié son permis de conduire à  la maison, il a été arrêté et menotté malgré qu'il ait fourni son nom et son adresse. Il a ensuite été amené au poste de police et détenu pendant que la police appelait sa soeur aux petites heures du matin pour vérifier son identité. Il a plus tard été relâché avec une amende pour conduite sans permis.

- Une éducatrice noire dans la quarantaine est sortie d'un immeuble à  logements dans l'est de Montréal pendant la nuit pour attendre sa fille enceinte et rentrer avec elle à  la maison. Elle a vu une voiture de police derrière sa voiture qui était stationée devant l'immeuble. Comme elle savait qu'elle n'avait pas le droit de stationner là, elle a dit à  la policière qu'elle déplacerait sa voiture dans le stationnement à  quelques mètres de là  et qu'elle reviendrait lui parler. Ceci fait, en sortant de sa voiture, deux policiers se sont approchés et l'ont violemment saisie, l'ont poussée sur sa voiture et lui ont passé les menottes. Ils ont ensuite fouillé sa voiture pour finalement lui donner des amendes pour stationnement interdit (52 $), utilisation des phares d'urgence pour des motifs autres que la sécurité (95 $) et entrave au travail d'un policier (438 $).

C'est un aperçu de plus d'une douzaine de cas qui ont été rapporté au bureau du CRARR au cours des cinq derniers mois. Un des cas les plus sévères implique la force excessive dans la maison d'une famille de l'ouest de la ville menant à  l'arrestation violente et à  l'accusation de la mère, ses deux enfants adolescents et sa nièce, devant un enfant de 8 ans, à  la suite d'un cas d'erreur sur les renseignements et l'identité.

L'utilisation de la force excessive, menant souvent à  des traumatismes physiques et psychologiques, va souvent de pair avec la violation des droits constitutionnels et civils de ces citoyens noirs, tel que le droit d'être informé du motif de l'arrestation, le droit de garder le silence, le droit à  un avocat et celui d'être traité avec humanité pendant la détention et l'arrestation.

Tous les cas ci-dessus seront présentés à  la Commission des droits de la personne du Québec qui a, depuis 2009, subi des attaques constantes de la Ville de Montréal avec des procédures judiciaires pour éviter que l'organisme mène une enquête et procède contre le profilage racial et les violations des droits de la personne.

Les personnes visées par le profilage racial et les interventions policières violentes sont encouragées à  d'abord communiquer avec le CRARR et à  ne pas déposer de plaintes auprès du Commissaire à  la déontologie policière.