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POLICIER SUSPENDU PENDANT 23 JOURS POUR VIOLATION DES DROITS D'UN JEUNE DE RACE NOIRE


Montréal, 4 novembre 2010 --- Le Comité de déontologie policière du Québec a imposé 23 jours de suspension à  un policier de Montréal qui a agressé, arrêté et violé les droits civils d'un jeune homme de race noire en mars 2008.

Le policier Jonathan Roy a été trouvé coupable de plusieurs violations du Code de déontologie des policiers du Québec, incluant l'intimidation, l'arrestation et la détention illégales ainsi que l'utilisation injustifiée de la force physique. Le Comité, un tribunal administratif spécialisé, a ordonné un total de 30 jours de suspension sans solde. À cause du caractère concurrent de certaines sanctions, le total de jours de suspension s'élève à  23.

L'incident de mars 2008 impliquait M. Kenny Andrew Hopkinson, âgé de 21 ans, alors qu'il se promenait à  la Plaza Côte-des-Neiges avec sa mère. Deux policiers, dont M. Roy, se trouvaient sur les lieux. M. Hopkinson, en reconnaissant le policier Roy, l'aurait alors traité de « piece of s-t ». Le policier Roy a alors frappé M. Hopkinson à  la poitrine avec son torse et procédé à  son arrestation en le gardant maintenu au sol et en utilisant du poivre de cayenne. Il a par la suite accusé le jeune de voie de fait à  l'endroit d'un policier.

Assisté par le CRARR, M. Hopkinson a porté plainte auprès du Commissaire à  la déontologie policière, qui a porté l'affaire devant le Comité. En juin 2010, le tribunal s'est prononcé en faveur du jeune homme, en concluant que le policier Roy avait violé cinq dispositions du Code.

En plus de sa plainte au Commissaire, M. Hopkinson a aussi demandé au CRARR de porter plainte pour violation de ses droits de la personne. À l'heure actuelle, le dossier est sous enquête à  la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Le même policier est également impliqué dans l'affaire Mohamed Anas Bennis, un résident musulman de Côte-des-Neiges qui a été tué lors d'une altercation avec la police en 2005. L'enquête du coroner a eu le feu vert des tribunaux après que la Ville de Montréal et le syndicat policier ont essayé de l'arrêter.

Parlant au nom de M. Hopkinson, le directeur général du CRARR Fo Niemi affirme que son client souhaite des sanctions plus sévères en raison de la violence et de l'abus de pouvoir policier auxquels il a été exposé.

« Il faut envoyer un message clair à  l'effet que la violation policière des droits de la personne des personnes de race noire à  Montréal doit comporter de lourdes conséquences, car trop c'est trop et la vie de ces personnes, ainsi que les relations police-communautés, sont fragilisées suite à  de tels incidents », dit-il.

Lire la décision :

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CDP Décision Hopkinson 11-10.pdf42.46 KB