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RÈGLEMENT À L'AMIABLE DANS LE CAS DU GAI NOIR MALTRAITÉ DANS UN CENTRE D'ACHAT DE MONTRÉAL


Montréal, le 4 novembre 2008 --- Le mois dernier, le CRARR a obtenu un règlement dans le dossier d'un gai noir qui s'est fait physiquement et verbalement insulter dans un centre d'achat du centre-ville de Montréal par une préposée au nettoyage.

Le 18 décembre 2007, monsieur Maxime E., d'origine haïtienne et dans la trentaine, prenait son déjeuner avec son compagnon de race blanche, dans la section des restaurants au sous-sol de la Place La Cathédrale. Assis à  leur table, le couple se tenait les mains et à  un certain moment, monsieur E. a embrassé légèrement son ami sur le front. Une préposée au nettoyage de race noire est venue subitement lui dire qu'il ne pouvait pas faire cela dans un lieu public et qu'il était « une honte pour la communauté noire ». Elle lui a retiré brusquement son plateau contenant encore de la nourriture et l'a jeté dans une poubelle à  côté. La préposée l'a aussi traité de « pédé » avant de s'en aller.

Choqué et enragé par ce geste offensant, monsieur E. demanda l'intervention de l'agente de sécurité; cette dernière (une femme de race blanche) a pris les informations puis a conseillé à  monsieur E. de ne pas faire de l'incident « une histoire » car ses gestes affectueux envers son ami dérangent le public.

Surpris par cette attitude de banalisation, monsieur E. a confié au CRARR le mandat de porter plainte en son nom à  la Commission des droits de la personne, ce que le CRARR a fait. Dans la plainte, il dénonce l'acte d'« homophobie noire » (Black-on-Black homophobia) de la part de la préposée et de son employeur et exige des dommages moraux et punitifs. Selon nos informations, il s'agirait d'une première dénonciation légale du racisme entrecroisé avec l'homophobie, car la préposée noire visait seulement monsieur E.

Ce cas aurait pu faire juriprudence étant donné que peu de gais noirs et issus d'autres minorités raciales portent plainte contre des actes homophobes, surtout lorsqu'ils sont commis par des personnes de leurs propres communautés. Cependant, en raison de la longueur de l'enquête de la Commission (qui pourrait durer jusqu'à  trois ans), la situation familiale de monsieur E. et son départ éventuel de Montréal, celui-ci a accepté une offre de règlement de la compagnie de nettoyage.