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CRARR OBTIENT 4 000 $ EN DOMMAGES POUR UN CHAUFFEUR D’AUTOBUS ASIATIQUE APPELÉ “F- CHINK” PAR UN CHAUFFEUR DE TAXI


Montréal, 3 octobre 2006 --- Un chauffeur d’autobus asiatique de la Société de transport de Montréal qui a été victime d’insultes raciales et d’harcèlement par un chauffeur de taxi, s’est vu accorder 4 000 $ pour dommages moraux et punitifs par la Commision des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec.

En septembre 2003, monsieur Billy Mark conduit l’autobus sur le boulevard René-Lévesque Est et s’arrête à l’arrêt au coin de Saint-Laurent et René-Lévesque pour permettre à un passager d’y accéder et ce, juste devant un taxi. Frustré de se retrouver bloqué par le bus, le chauffeur de taxi, monsieur Babak Rashnavadi, a commencé à klaxoner et à crier « Fucking Chink » à M. Mark, qui, malgré le fait d’être profondément offensé, s’est excusé auprès des passagers et repris son chemin. Le chauffeur de taxi est alors sorti de son véhicule, en courant la distance d’un bloc, du côté du chauffeur en tapant avec ses poings et en continuant à lancer des insultes raciales à monsieur Mark.

Quand il a été informé par le CRARR que les insultes à caractère racial sont une attaque à son droit à l’égalité et à la dignité, M. Mark a mandaté l’organisme pour qu’il dépose une plainte auprès de la Commission.

Dans sa décision datée du 5 septembre 2006, la Commission a mentionné que les droits de monsieur Mark, tels que protégés par la Charte québécoise des droits et libertés, ont été intentionnellement violés par le chauffeur de taxi qui est aujourd’hui sommé de payer 3 000 $ en dommages moraux et 1 000 $ en dommages punitifs.

“En ma qualité d’Asiatique, je voudrais que tous les personnes d’origine asiatique et membres des minorités raciales sachent qu’ils sont légalement protégés contre toute forme de racisme et qu’ils ne devraient pas hésiter à intenter des actions quand ils font face à des insultes à connotation raciale”, a dit M. Mark.

“De par mon emploi dans le transport en commun auprès d’une population multiculturelle, je voudrais que toute personne sache que nous, travailleurs de couleur, avons tout aussi le droit à un milieu de travail respectable et sans racisme. Cela veut dire de ne pas être exposé à la discrimination raciale et au harcèlement dans les autobus et dans le métro où nous travaillons”, a-t-il ajouté.

Selon Fo Niemi, le directeur général du CRARR , “ les gens ont tendance à oublier que les insultes discriminatoires dirigées envers d’autres personnes sont des violations des droits et que ces violations peuvent revenir très chères à son auteur.”

Le chauffeur de taxi a jusqu’au 13 octobre pour payer les frais de dommages; à défaut de respecter cette ordonnance, la Commission des droits portera le cas devant le Tribunal des droits de la personne du Québec.