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APPEL URGENT POUR L'AIDE FINANCIÈRE À UNE VICTIME D’AGRESSION RACISTE DÉLAISSÉE PAR LA COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE



Montréal, 31 août 2018 — Le CRARR lance un appel urgent pour le financement des frais légaux de Harrold Acquah, un homme handicapée anglophone unilingue de race noire, que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a décidé de ne pas représenter devant le Tribunal des droits de la personne.

En juin 2013, alors qu’il distribuait de journaux dans le quartier de Pointe-Saint-Charles, M. Acquah a été agressé physiquement et verbalement par un groupe d’hommes de race blanche. Un des attaquants, Garry Wheatley l’a violemment frappé au visage et au corps en le traitant de « nègre ». Ce dernier a été arrêté et accusé de voies de fait causant des lésions et d’entrave à la justice. Il a été condamné à exécuter de services communautaires et à deux ans de probation.

De son côté, M. Acquah a déposé en 2013, avec l’aide du CRARR, une plainte contre son agresseur devant la Commission des droits de la personne.

Cinq ans plus tard, au mois de mai dernier, la Commission a finalement rendu sa décision. Elle a conclu que M. Acquah, maintenant âgé de 63 ans, a été victime d’une agression motivée par la race et que Wheatley, l’un des attaquants devait lui payer 30 000 $ en dommages. Toutefois, tout en affirmant que cette cause pouvait être portée devant le Tribunal des droits de la personne, la Commission, usant de son pouvoir discrétionnaire, a décidé de ne pas représenter M. Acquah devant ce Tribunal.

La Charte des droits et libertés de la personne accorde à la Commission le pouvoir de décider, à sa discrétion, de représenter ou non une victime devant le Tribunal des droits de la personne. Lorsque la Commission assure cette représentation, elle en assume tous les coûts, alors que ces couts doivent être entièrement supportés par la personne que la Commission a décidé de ne pas représenter. Une telle décision est basée sur l’évaluation par la Commission de « l’intérêt public » du cas. Il existe néanmoins une politique selon laquelle la Commission pourrait représenter une personne vulnérable.

M. Acquah ne travaille pas pour des raisons de santé et il a dû subir une intervention chirurgicale au genou. Il vit actuellement des prestations de l’aide sociale. Sa situation de précarité économique et de handicap ainsi que le fait d’être unilingue anglophone devrait justifier qu’il soit représenté par la Commission devant le Tribunal . Mais la Commission en a décidé autrement, ignorant sa situation économique.

Étant donné que Wheatley ne lui a pas payé les dommages recommandés par la Commission, M. Acquah doit s’adresser au Tribunal des droits de la personne pour obtenir justice et réparations. Le CRARR l’a aidé à monter son dossier et a même payé pour lui les frais de cours et d’huissier, puisque M. Acquah n’a pas les 500$ requis à cet effet.

« Quel message la Commission envoie-t-elle lorsqu’un homme noir, unilingue anglophone, âgé, économiquement désavantagé et victime de racisme n’est même pas assuré qu’elle peut avoir accès à la justice et aux réparations en s’adressant à la Commission des droits de la personne ? » déclare Fo Niemi, directeur général du CRARR.

« Qu’est-ce qu’une telle décision donne à penser de la lutte réelle contre à la violence raciste menée par une commission des droits dont aucun des décideurs n’appartient à une minorité raciale ou ethnique ? », demande M. Niemi.

« Ce n’est pas le première fois que nous voyons la Commission refuser de représenter devant le Tribunal des droits de la personne des victimes de discrimination qui sont racisées, économiquement désavantagées, handicapées, ou unilingues anglophones », conclut-il.

Le CRARR a lancé une campagne GoFundMe pour permettre à M. Acquah de recueillir les 5 000 $ nécessaires à la défense de sa cause devant le Tribunal des droits de la personne. Pour appuyer cette cause, visitez https://www.gofundme.com/harold-acquah-victim-of-hate-crime.

Des dons déductibles d’impôts sont aussi recherchés.