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DISCRIMINATION DANS L’EMPLOI L'UNIVERSITÉ McGILL : LE CRARR SOUTIENT UN PROFESSIONNEL HISPANIQUE



Montréal, 6 mars 2015 — L'université McGill et un ancien directeur du Réseau de cancérologie de Rossy font face à des allégations de harcèlement psychologique et de discrimination envers un professionnel hispanique qui se bat aujourd'hui pour sa réintégration.

Dans la cinquantaine, Arturo (nom fictif), émigre au Canada en 2006 avec sa femme et ses trois enfants. Dès son arrivée, il obtient ses équivalences du ministère de l’immigration et des Communautés culturelles du Québec et apprend le français et l'anglais afin de s’intégrer au marché du travail.

Son rêve s’accomplit enfin lorsqu'en mars 2012, la Faculté de médecine de l'université McGill lui propose un poste d'administrateur de projet pour un réalisation d'un projet dans le Réseau de cancérologie Rossy (RCR). Arturo accepte le poste sans hésiter.

Arturo met du cœur dans son travail. Sa première évaluation en juillet 2012 est positive. Conscient de son potentiel, le directeur général du RCR le nomme Medical/Clinical Liaison dès décembre 2012. Son enthousiasme sera malheureusement de courte durée avec la nomination, en février 2013, d'un nouveau directeur des opérations, au RCR.

Alors que son évaluation en mai 2013 est tout aussi excellente que la précédente, le nouveau directeur des opérations lui retire le titre de Medical/Clinical Liaison prétextant que son niveau d'anglais est inadéquat. Le poste qu'il occupe ne sera pas non plus réévalué alors qu'au quotidien, Arturo effectue les tâches d'un gestionnaire de projet et non d'un administrateur. Les rapports sont tendus et Arturo sent que le nouveau directeur a de la réticence à son égard.

Lors d'une rencontre individuelle de routine, le nouveau directeur des opérations lui demande son âge, son origine ethnique et le poste qu'il occupe. L'équipe dans laquelle Arturo évolue est composée d'employés de différentes origines ethniques ou nationales, mais dont la langue maternelle est l'anglais pour une grande majorité. Arturo est le seul Hispanique de son équipe et bien que son anglais soit bon, il parle avec un accent hispanophone.

À compter de juillet 2013, ce sentiment de harcèlement et de discrimination ne fera qu'accroître lorsque le directeur des opérations décidera de l'exclure systématiquement et sans motif de tout projet dont il aurait dû faire partie.

En outre, un fichier Excel envoyé par erreur aux employés permettra aussi à Arturo de constater que son salaire est inférieur à celui de ses collègues occupant un poste similaire.

Le 6 novembre 2013, le directeur des opérations décide de mettre un terme à son contrat, lui laissant deux jours pour emballer ses affaires et quitter le RCR. Le motif qui lui sera donné verbalement est que le centre de cancérologie fait l'objet d'une restructuration, sans plus de détail. À la suite de son départ, 5 nouveaux employés seront recrutés, à des postes différents de celui qu’occupait Arturo.

Depuis son départ en novembre 2013 et malgré plusieurs entretiens, il n'a jamais réussi à se trouver un autre poste.

Arturo décide dès janvier 2014 d'entreprendre des recours judiciaires contre le directeur des opérations qui depuis a quitté et contre l'université McGill.

Compte tenu de la précarité dans laquelle l'université et le directeur des opérations l'ont placé et des difficultés à se retrouver un nouvel emploi, Arturo ne recherche ultimement que sa réintégration. Malheureusement, l'université reste silencieuse sur ce point.

La Commission des normes de travail a examiné la plainte d’Arturo et a référé celle-ci à la Commission des relations du travail le 1er mai prochain. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a, de son côté, d'ores et déjà ouvert une enquête pour harcèlement et discrimination fondés sur l’origine ethnique, l’âge et la langue.

Le CRARR a accepté le mandat confié par M. Prado pour l’assister et le représenter devant la Commission des droits de la personne.