LE CRARR SE JOINT AUX PERSONNES HANDICAPÉES POUR DÉPOSER DES PLAINTES CONTRE LA STM POUR DISCRIMINATION SYSTÉMIQUE FONDÉE SUR LE HANDICAP
Montréal, 8 décembre 2011 --- À l'aube de la Journée internationale des droits de la personne, onze personnes handicapées réclament de la Société de transport de Montréal des services de transport en commun accessibles et 20 000 $ en dommages pour chacune, pour discrimination fondé sur le handicap..
Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui aux bureaux de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le CRARR et le Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec (RAPLIQ) ont déposé des plaintes au nom de ces personnes. Cette contestation légale de l'inaccessibilité du système de transport en commun de Montréal est une première dans l'histoire des droits de la personne au Québec. En plus des dommages moraux et punitifs, les plaignants réclame un plan d’accès à l’égalité dans les services de transport en commun.
Les obstacles sont systémiques et systématiques :
Selon le RAPLIQ, le Québec accuse un retard majeur en matière d'accessibilité aux transports en commun. En 2005, l'Ontario s'est doté de l'Accessibility for Ontarians with Disabilities Act, une loi visant à créer une province accessible pour les personnes handicapées avant 2025. L'objectif de la loi est d'éliminer les obstacles afin que les personnes handicapées puissent vivre librement et n'aient pas à porter plainte pour éliminer une barrière à la fois.
Selon Mme Linda Gauthier, Présidente du RAPLIQ et l’une des plaignants, « j’espère que les acteurs publics responsables du transport en commun comprendront la nécessité d'agir rapidement, et ce, dans une perspective d'inclusion, d'égalité et de respect de notre droit à la citoyenneté. Il s'agit d'une question de droits incontournables. Les personnes handicapées ne peuvent plus attendre encore des décennies. Nos voisins ontariens et américains relèvent présentement le défi. Le Québec n'a aucune raison de ne pas en faire autant ».
D’ajouter M. Fo Niemi, directeur général du CRARR, « nous appuyons cette démarche, parce que nous devons être solidaires des démarches visant à lutter contre la discrimination systémique et à promouvoir l’accès à l’égalité pour l’ensemble des groupes défavorisés. Le coût de l’exclusion des personnes handicapées, qui proviennent des couches sociales et origines ethnoculturelles différentes, est beaucoup plus élevé que le coût pour rendre nos services de transport en commun accessibles ».
Aux États-Unis, des personnes handicapées ont lancé au cours des dernières années des recours collectifs contre les autorités de transport en commun à New York, Boston, Chicago et Los Angeles, ce qui a eu comme effet de forcer les services de transport en commun de modifier leurs véhicules et leurs services.
Le droit aux transports en commun dits réguliers est reconnu par plusieurs lois domestiques et internationales dont la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, la Charte canadienne des droits et libertés, la Loi assurant l'exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale, ainsi que la Convention internationale relative aux personnes handicapées.
Le CRARR et le RAPLIQ encouragent toutes les personnes handicapées faisant face à des obstacles discriminatoires dans le transport en commun à déposer des plaintes.
Pour des renseignements additionnels: http://www.rapliq.org/